6 Les Spectacles de la Foire.

d'arlequinc ct dc pierrot chantent piufieurs couplets dc chanfons dont l'un le plus fouvent fert dc demande ct l'autre dc réponfe. Dont ct dc quoi avons fait et drelTé le prêtent procès-verbal.

(Areffives (Us Connu., n'" ,829.)

III

L'an 1710, le lundi 3''Jourdé fevrier, deux heures dc relevée, par-devant nous Louis-Jérôme Daminois, etc., cft comparu Pierre Guyenet, confeiller du Roi, payeur des rentes alTignées fur les aides ct gabelles, ayant fcul le privilege du Roi par fes lettres patentes du 7 octobre 1704 pour l'établiffcmcnt d'une Académie de mufique à Paris et dans les autres villes du royaume, demeurant rue Saint-Nicaife, paroiffe Saint-Germain-FAuserrois : Lequel nous a dit qu'il a eu avis, qu'au préjudice dudit privilège, les nommes Allard freres, Rolly et autres bateleurs, danfeurs dc cordes, entendent faire chanter et danfer différens acteurs ct actrices pendant le cours préfent dc la foire Saint-Germain au fon dc violon ct autres inftruments dc mufique fur des théâtres, favoir : lefdits Allard au jeu dc paume dc la veuve Maurice, rue des Quatre-Vents, et ledit Roliy rue dc Vaugirard pres Luxembourg fur celui qu'il a fait con-ftruire au jeu de Paume du Bel-Air, cc qui cft une entreprife prohibée par les jugemens rendus entre lui fleur Guyenet ct autres danfeurs dc cordes et depuis par l'arrêt du Conseil d'Etat dc Sa Majcfté du 17 avril 1709,

lequel arrêt lui fleur Guyenet a fait lignifier par.......Legrant, huifïïcr

en la grande Chancellerie, le 28 janvier dernier, auxdits Allard frères pour leur ôter tout prétexte d'y contrevenir et les obliger de s'y conformer. Pourquoi nous requiert ledit fleur Guyenet de vouloir nous tranfportcr aujourd'hui fur les 5 heures du foir, au fufdit jeu dc paume de la veuve Maurice où cft le jeu defdits Allard ct jeudi prochain à mème heure à celui du Bel-Air où cft Ie jeu dudit Rolly pour lui donner acte et dreffer procès-verbal dc l'entrcprife ct contravention defdits Allard ct Rolly pour lui fervir ct valoir cc quc de raifon.

Signé : Guyenet.

Suivant lequel réquifitoirc nous comniiflaire sufdit nous fomnics, ledit jour cinq heures de relevée, tranfporté fufditc rue des Quatre-Vents au jeu de paume dc ladite veuve Maurice, où étant nous avons vu un théâtre orné de décorations, luftres, piufieurs rangs dc formes ct chaifes aux deux côtés terminés par une baluftrade de fer; au pied d'icelui, théâtre un orcheftre, ct dans icelui piufieurs particuliers jouant favoir : cinq de violons, un de baffe, un dc hautbois ct un" de baffon ; trois rangées de loges l'une fur l'autre qui rêgnent tout autour de la fallc. Avons vu, après que les danfes dc cordes ont ceffé, reprefenter fur ledit théâtre, avec machines ct changement dc dé-



	6 Les Spectacles de la Foire.

	d'arlequinc ct dc pierrot chantent piufieurs couplets dc chanfons dont l'un le plus fouvent fert dc demande ct l'autre dc réponfe. Dont ct dc quoi avons fait et drelTé le prêtent procès-verbal. (Areffives (Us Connu., n'" ,829.)

	III L'an 1710, le lundi 3''Jourdé fevrier, deux heures dc relevée, par-devant nous Louis-Jérôme Daminois, etc., cft comparu Pierre Guyenet, confeiller du Roi, payeur des rentes alTignées fur les aides ct gabelles, ayant fcul le privilege du Roi par fes lettres patentes du 7 octobre 1704 pour l'établiffcmcnt d'une Académie de mufique à Paris et dans les autres villes du royaume, demeurant rue Saint-Nicaife, paroiffe Saint-Germain-FAuserrois : Lequel nous a dit qu'il a eu avis, qu'au préjudice dudit privilège, les nommes Allard freres, Rolly et autres bateleurs, danfeurs dc cordes, entendent faire chanter et danfer différens acteurs ct actrices pendant le cours préfent dc la foire Saint-Germain au fon dc violon ct autres inftruments dc mufique fur des théâtres, favoir : lefdits Allard au jeu dc paume dc la veuve Maurice, rue des Quatre-Vents, et ledit Roliy rue dc Vaugirard pres Luxembourg fur celui qu'il a fait con-ftruire au jeu de Paume du Bel-Air, cc qui cft une entreprife prohibée par les jugemens rendus entre lui fleur Guyenet ct autres danfeurs dc cordes et depuis par l'arrêt du Conseil d'Etat dc Sa Majcfté du 17 avril 1709, lequel arrêt lui fleur Guyenet a fait lignifier par.......Legrant, huifïïcr en la grande Chancellerie, le 28 janvier dernier, auxdits Allard frères pour leur ôter tout prétexte d'y contrevenir et les obliger de s'y conformer. Pourquoi nous requiert ledit fleur Guyenet de vouloir nous tranfportcr aujourd'hui fur les 5 heures du foir, au fufdit jeu dc paume de la veuve Maurice où cft le jeu defdits Allard ct jeudi prochain à mème heure à celui du Bel-Air où cft Ie jeu dudit Rolly pour lui donner acte et dreffer procès-verbal dc l'entrcprife ct contravention defdits Allard ct Rolly pour lui fervir ct valoir cc quc de raifon. Signé : Guyenet. Suivant lequel réquifitoirc nous comniiflaire sufdit nous fomnics, ledit jour cinq heures de relevée, tranfporté fufditc rue des Quatre-Vents au jeu de paume dc ladite veuve Maurice, où étant nous avons vu un théâtre orné de décorations, luftres, piufieurs rangs dc formes ct chaifes aux deux côtés terminés par une baluftrade de fer; au pied d'icelui, théâtre un orcheftre, ct dans icelui piufieurs particuliers jouant favoir : cinq de violons, un de baffe, un dc hautbois ct un" de baffon ; trois rangées de loges l'une fur l'autre qui rêgnent tout autour de la fallc. Avons vu, après que les danfes dc cordes ont ceffé, reprefenter fur ledit théâtre, avec machines ct changement dc dé-